"Les fleurs qui chantent" "The singing flowers"
charcoal on paper laid on canvas
H.80 x W. 100 cm
H.114 x W. 141 cm
signed and dated l.l. " Leon Frederic 1897 "
many labels of previous exhibitions
one label with nr 913
" Leon Frederic, un autre réalisme" Musée Gustave Courbet juillet-octobre 2018
"Leon Frederic, un autre réalisme Musée Gustave Courbet juillet-octobre 2018 cat. 40 p. 162 ill. p.162
Historique :
Collection Louis Franck, Anvers.
Collection De Groeve R – De Winter. H.
Collection De Groeve, Belgique.
Exposition :
1898, Exposition Léon Frederic, Cercle artistique et littéraire, Bruxelles.
1898, Ausstellung vlamischer kunstler im kaizer, Wilhem Museum, Krefel, n° 42.
1900, Exposition de la Libre esthétique, Bruxelles, n° 107, sous le titre Les Fleurs qui chantent.
1901, Salon du Champ de Mars, Société nationale des Beaux-arts, Paris, n°1120, Les Fleurs qui
chantent.
1905, Exposition des peintres et sculpteurs de l’enfant, Bruxelles, n° 71.
2001-2002, Les Passions de l’âme. Les symbolistes belges, Musée des Beaux-Arts, Budapest, n°40,
sous le titre Les Fleurs qui chantent.
2018, Léon Frederic, un autre réalisme, musée Courbet, Ornans, n°40, sous le titre Les Fleurs qui
chantent.
Source :
Le Petit Bleu, fév. 1898, p. 2 ; La Gazette, fév. 1898, p. 2 ; Art et décoration, juil.-déc. 1901, p. 41 ;
FREDERIC G., n°301.
Bibliographie :
VAN SANTVOORT, 1976-77, p.131 ; DE BUCK, 1996-97, p. 47 ; Musée Courbet, 2018, p. 162.
Notice :
Le fusain monumental, intitulé Les Fleurs qui chantent, que le critique d’art du Petit Bleu
classe parmi les oeuvres du peintre appartenant à la « poésie pure, l’imagination de l’artiste s’étant
allée au charme et à la fantaisie et de son rêve », à l’instar de la toile L’Arc-en-ciel (1897-p.249),
présentée à la même année au Cercle artistique de Bruxelles, synthètise à elle seule l’ambition
artistique et spirituelle de Frederic à la fin du XIXe siècle.
D’un dessin serré, piochant ses références dans l’art des primitifs flamands, ici, une
réinterprétation du tableau des Anges chanteurs du retable de L’Agneau mystique des frères Van Eyck,
l’oeuvre Les Fleurs qui chantent est autant une vision poétique et hallucinée d’un culte panthéiste de
la nature qui parcourt la production du peintre, qu’une oeuvre à haute vision chrétienne et sociale.
Par delà le groupe des cinq jeunes filles enlacées au milieu de fleurs et chantant, se dérobe au milieu
des brumes une architecture, symbole de la Jérusalem céleste. Le paradis perdu redevient paradis
retrouvé, et ces jeunes filles semblent annoncer, chantant, l’heureuse nouvelle. Leur pose, elle-même,
formant une ronde, renvoie à l’iconographie classique de l’âge d’or. L’artiste réutilisera plus tard ce
dessin dans la composition des nouveaux panneaux du polyptyque eschatologique Tout est mort, mais
tout réssuscitera par l’Amour de Dieu.
Frederic, par son primitivisme esthétique assumé et recherché par la critique d’art et le public,
livre ici un discours utopique personnel, proche d’un messianisme social résultant d’une inquiétude
face au passage du siècle.
Oeuvre en rapport :
Jan Van Eyck, Anges chanteurs (détail), retable
de L’Adoration de l’Agneau mystique, 1432,
cathédrale Saint-Bavon, Gand.